Quand d’autres offrent une danse impeccable mais figée dans des codes immuables, Manuel Liñán pense que le Flamenco est quelque chose de totalement vivant et susceptible d’évoluer. Aussi, tout en gardant un grand respect pour cet art, il ne se sent pas obligé d’en adopter les postures outrées, les cambrures insolentes ou les visages sans tendresse. Chez lui, pas de chevelure figée par des kilos de gel mais un goût prononcé pour aller à l’essentiel de la danse, pour en atteindre l’essence même.

¡VIVA! est une ode à la liberté de mouvement, où le féminin est embrassé comme un sien propre, du corps masculin, où les rôles de genre, dans un monde codifié comme le flamenco, sont brisés de joie. Une transformation qui construit un corps auquel nous aspirons, à travers une caractérisation inspirée par la femme flamenco, afin d’améliorer notre façon de nous exprimer. Une transformation qui n’implique pas toujours une manière de masquer, mais plutôt une nudité. Liñán propose la pluralité de la danse, les différentes formes et la singularité de chacune d’elles. Et il le fait avec six danseurs, qui seront chargés d’explorer et de plonger dans cet univers fascinant et féminin, vu du masculin, et d’exposer ainsi ces deux identités, qui font partie de notre propre nature.